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Les étapes du deuil, comment vivre le processus ?

Vivre le processus de deuil

Faire face à la perte d’une personne (décès, rupture,…) ou d’une situation (déménagement, emploi, …) peut sembler insupportable. Connaitre les étapes du deuil pour situer son propre cheminement peut aider à garder espoir.

Lorsque j’ai choisi le deuil comme sujet de la semaine, je pensais l’aborder en un seul article. Puis très vite je me suis aperçu qu’il y avait tant à dire sur ce thème douloureux qui nous touche toutes et tous. Aujourd’hui j’ai choisi d’entrer au coeur du processus. Pourquoi vivons-nous un deuil ? Dans quelles situations ? Quels sont les étapes du deuil ? Combien de temps dure un deuil ? La semaine prochaine j’essayerais de vous donner des outils plus concrets pour mieux vivre le processus en lui même.

Sur ces quelques mots j’espère que vous trouverez les réponses que vous cherchez ici. Et si vous traversez actuellement le deuil d’une personne ou d’une situation je vous envoie tout mon courage et ma compassion. Gardez en tête qu’aussi difficile soit l’expérience du deuil, elle est tout a fait normale et nécessaire. Vos émotions sont justes, autorisez-vous à les vivre. Et enfin ne sous-estimez pas votre deuil.

De quoi puis-je faire le deuil ?

Le deuil d’une personne aimée

Faire le deuil est une réaction incluant de nombreux sentiments suite à la perte définitive d’une personne, après un décès ou une rupture amoureuse par exemple. A mes yeux, il existe de nombreuses situations de vie qui nous confronte à ce processus.

Suite à un décès, un avortement, une fausse couche, vous vous confrontez à la perte d’un être cher. L’une des expériences humaines les plus difficiles à vivre. Évidemment dans cette situation vous ne faites pas que le deuil d’une personne. Vous vous confrontez à d’autres pertes.

Le deuil d’une relation

Tout comme après une rupture amoureuse ou amicale, vous devez accepter de faire le deuil de la relation. Cela peut passer par la perte de sens et de satisfaction dans le rôle que vous aviez dans la vie de la personne aimée. Vous dites également au revoir aux différents rôles que la personne a joués dans votre existence (un parent, un frère, une soeur, un.e enfant, une.e conjoint.e, un.e partenaire sexuel, un.e ami.e, un.e confident.e, un mentor).

Le deuil de rêves et de projets

Et enfin vous faites le deuil de tous les rêves et projets que vous aviez pour ou avec cette personne si particulière pour vous. Parfois vous serez amenés à faire le deuil d’une personne qui n’existe que dans votre imagination et votre projection du futur. Par exemple si on apprend qu’on ne pourra jamais avoir d’enfants. La perte de ce projet de vie passera également par un processus de deuil. Soyez indulgent envers vous-même : accordez-vous du temps pour accepter toutes les pertes qu’engendre le deuil d’un être aimé.

Le deuil de soi-même

Parfois la personne dont vous faites le deuil n’est autre que vous même. Peut-être devez-vous faire le deuil de votre corps, de votre apparence ou de certaines de vos capacités. Que cela soit soudain (suite à un accident, à une maladie) ou le simple résultat de la vieillesse et du temps qui passe, le deuil de soi est une étape difficile mais nécessaire.

Le deuil n’est pas forcément négatif, il peut aussi être vécu comme une chance de renaître dans une meilleure version de vous même. En apprenant sur soi, sur les autres, sur le monde; des croyances et des idéaux sont remis en question. Se déconstruire pour mieux se reconstruire. Pour devenir plus sage, plus accompli, plus résilient.

La vie est une succession de deuils

Vous êtes amenés à faire des deuils tout au long de votre existence :

  • Le deuil d’une activité : rupture professionnel, perte d’emploi, changement de carrière
  • Le deuil d’une période de vie : passage de la vie étudiante à la vie active, de la vie active professionnelle à la retraite, quitter un chez soi suite à un déménagement
  • Le deuil d’une croyance, d’un idéal : cesser d’aimer quelqu’un alors qu’on croyait que c’était pour la vie, abandonner l’image d’une famille idéale

En résumé, il y a une infinité de raisons de vivre un deuil. Gardez en tête que chaque deuil est unique et qu’il n’y a pas une façon « correcte » de vivre votre chagrin et votre perte.

Le processus et les étapes du deuil

Le deuil est personnel et unique

Le deuil est un processus nécessaire de délivrance et de résilience face à un changement définitif sur lequel nous n’avons aucun contrôle.

Nous ne sommes pas tous égaux dans nos émotions, cela j’en parlais dans un article dédié à la gestion des émotions. Nous ne le sommes pas plus dans un deuil. Une perte ou un changement peut être vécu très simplement par l’un.e alors qu’il semble insurmontable pour l’autre.

Même si vous êtes plusieurs à vivre la perte d’une personne commune, vous ne la vivrez jamais de la même manière. Vous subissez des pertes différentes car chaque relation est unique. Et puis chacun apporte ses forces et ses faiblesses dans cette épreuve, tout comme ses différentes expériences de vies et ses conditionnements.

Bien qu’il existe des étapes de deuil et un processus, chacun le vie à sa manière : il est personnel et unique.

Les différentes étapes de deuil que vous pouvez rencontrer

Le déni, le choc :

Vous venez d’apprendre la perte de quelqu’un ou d’une situation. Votre première réaction c’est de ne pas y croire. Vous rejetez la nouvelle, vous niez l’information, vous êtes sidéré et ne ressentez pas grand chose. Vous pouvez même vous demander si le fait de ne rien ressentir dans une telle situation ne ferait pas de vous quelqu’un « d’anormal », de « bizarre », « d’inadapté ». Cette étape est simplement une technique de protection face à une information trop difficile à accepter. Votre réaction est tout à fait commune et normale.

La colère :

Cette fois vous rejetez les faits, mais de manière consciente. Vous faites face à un sentiment d’injustice, « comment il/elle a t-il pu me faire ça ?! », « pourquoi faut-il que les meilleurs partent en premier » ou « pourquoi maintenant, si jeune ? ». Vient également le sentiment de culpabilité « C’est ma faute », « J’aurais du être plus présent.e ». Et bien sur la colère contre la personne qui nous quitte, qui s’en va, ou contre une tierce personne comme une institution. Ne retenez pas votre colère, exprimez la, évacuez la de votre système.

Le marchandage, la négociation :

Vous cherchez à prolonger le lien, vous reprenez contact lors d’une rupture amoureuse, vous essayez de vous replonger dans une situation perdue, vous promettez de changer. À cette étape du deuil vous cherchez peut-être aussi la présence d’un défunt, en interprétant des rêves ou des signes. Vous négociez pour changer ce qui est.

La tristesse, la douleur :

A cette étape tout vous semble vide, dénué de sens, vous êtes anéanti par la souffrance. Vous êtes capable de reconnaître les faits mais vous restez coincé dans le passé et le désespoir. Vous n’avez pas la force de vous tourner vers le futur et le bonheur semble bannie de votre vie à tout jamais. Il est très important de pas renier la tristesse et de se permettre, comme toute autre émotion, de la traverser. Parfois certaines personnes choisissent de fuir cette étape en s’occupant l’esprit par une vie sociale très intense. Il est certain que s’entourer et voir du monde est essentiel dans une telle épreuve. Mais tachez de ne pas vous voiler la face sur l’émotion que vous vivez. Permettez vous d’exprimer votre tristesse, pourquoi pas auprès de personne en qui vous avez confiance ?

La résignation :

C’est à partir de ce moment que vous commencez à sortir la tête de l’eau. Vous cessez de lutter contre des faits immuables. Ce qui était ne sera plus et vous en avez conscience. Il est encore difficile de vous tourner vers le futur ou même le présent, mais au moins vous ne vivez plus au passé. Soyez fière de vous et du chemin déjà parcouru. Et si vous n’êtes pas encore arrivé à cette étape : soyez patient et indulgent avec vous même.

L’acceptation :

Vous acceptez cette perte comme faisant partie de votre histoire et de vous. Peut-être ressentez-vous toujours un peu de tristesse. Mais vous avez su prendre le recul pour amorcer le retour à votre vie. La fin du processus vous permet de réaliser tout le chemin que vous avez parcouru et l’apprentissage que vous en avez tiré. Cet évènement a peut-être pu vous enrichir à sa manière et vous êtes capable d’en tirer du positif.

La reconstruction :

Vous êtes passé par toute les étapes du deuil et d’une certaine façon cela vous a rendu plus fort.e. Vous n’oubliez rien de ce que vous avez vécu, vous l’intégrez simplement à votre vie et allez de l’avant. Vous faites également le point sur ce que vous avez traversé pour construire une nouvelle base. C’est le moment idéal pour redevenir actif et vous pencher sur des problématiques de rejet, d’abandon, d’injustice, … Vous êtes à la recherche de nouvelles ressources pour vous sentir plus sûr de vous, changer votre état d’esprit face à certaines situations, tout bonnement prendre soin de vous. Vous reprenez votre vie en main.

Il n’existe pas de constance dans un processus tel que celui du deuil

Les étapes du deuil que je vous ai présentés ci-dessus ne sont pas une séquence fixe et rigide par laquelle vous devez absolument passer. La succession des étapes se fait parfois différemment, certains vivront des « rechutes », ou feront le yoyo. Tout ça est parfaitement normal, ne vous mettez pas la pression, ne culpabilisez pas de ne pas avancer plus vite ou de ne pas encore avoir atteint une étape.

Chacun avance à un rythme qui lui est propre et c’est OK ! Vous vous sentirez parfois plus mal après avoir ressenti une nette amélioration pendant un temps, mais cela ne signifie pas que vous n’avez pas avancé. Votre souffrance ne suivra pas nécessairement une courbe constante ou dégressive. Et malgré le mythe, un deuil ne dure pas forcément un an. Il peut être plus court ou plus long.

L’essentiel est d’observer et d’accepter ce que vous vivez, ressentez. Ne luttez pas contre vos émotions, traversez-les.

Il est important de noter qu’il ne sert pas à grand chose d’aller voir un praticien tout de suite, il y a un temps pour tout et je dirais qu’avant l’étape 4 de la tristesse, je ne suis pas sûre que les séances soient productives. Un accompagnement pourra vous aider si vous vous sentez bloqué.e quelque part, mais il y a certaines choses à vivre qu’il ne sert à rien de précipiter.

En attendant le prochain article ou en complément, vous trouverez plusieurs conseils très pertinents de la part de la psychologue Dr. Rando sur ce site. La semaine prochaine j’aimerais vous accompagner dans votre deuil grâce à certains outils ou réflexions.

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